vendredi 10 mai 2013

B2.2 Gare à la malbouffe



MALBOUFFE – Les vilains publicitaires !

Une étude de l'UFC-Que Choisir révèle que les petits déjeuners et autres en-cas de nos enfants sont de plus en plus gras et sucrés. Au cœur de la tourmente, les publicitaires, qui s'étaient pourtant engagés à moins axer le marketing vers les enfants

Deux enfants géorgiens sont entrés dans le Guiness Book à cause de leur poids (photo AFP)

Les petits français sont ils en phase de devenir des petits obèses? Une étude parue le 7 décembre dernier, et mise en œuvre par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, met en lumière la nette augmentation de la proportion de malbouffe qu'ingurgitent les plus jeunes, parmi les repas qui leurs sont nécessaires. En ce qui concerne les petits déjeuners et autres goûters notamment, ils seraient composés à plus de 50% de produits trop riches.


Des repas de plus en plus déséquilibrés
Pour établir ces résultats, l'organisation a testé quelque 340 familles à leur domicile au mois d'octobre 2010. Et, c'est en observant leurs placards et réfrigérateurs, tout en interrogeant parents et enfants, qu'elle en a déduit des résultats des plus décevants. En effet, premier repas essentiel, le petit déjeuner, est déjà rempli de produits sucrés ou gras. D'après l'UFC, il serait "majoritairement déséquilibré", avec 55% de produits contenant des matières grasses, contre 47% en 2006. Le petit déjeuner traditionnel, à base de pain, en pâtirait directement et serait délaissé au profit "des céréales dans leur version trop sucrée" qui peuvent contenir entre 33% et 40% de sucre. Second repas essentiel aux plus petits et qui tend à devenir plus calorique: le goûter. Sylvie Pradelle, administratrice nationale d'UFC, s'inquiète à ce sujet car "l'évolution est encore plus préoccupante". A ce niveau là, la part de produits trop riches a progressé de 51% en 2006 à 64% en 2010. Et le pire, c'est lorsque les enfants achètent eux-mêmes leurs en cas: les barres chocolatées et sucreries sont en grande majorité les favoris. Seul point positif mis en avant par l'étude, les boissons consommées entre les repas sont plus équilibrées mais surtout "du fait du développement des sodas sans sucre" alors que tout le monde à accès à l'eau en France.

Les publicitaires mis en cause
L'enquête révèle, au-delà de l'augmentation de la proportion de malbouffe dans les repas des enfants, "le lien entre l'exposition au marketing télévisé et les habitudes alimentaires". Effectivement, les 26% d'enfants les plus exposés aux publicités sont ceux qui consomment le plus de produits gras et sucrés. Rappelons tout de même qu'en février 2009, les professionnels de la publicité s'étaient engagés à moraliser leurs pratiques publicitaires à destination des plus petits en signant une charte sous l’égide des Ministres de la Culture et de la Santé. Certes, si l'organisme de consommateurs a pu remarquer que les publicités télévisées de l'industrie alimentaire avaient bel et bien diminué dans les programmes spécifiquement dédiés aux enfants – passant de 93% à seulement 7% – elles n'ont en fait qu'été reportées "principalement sur les horaires où il y a le plus d'enfants devant les écrans", a indiqué Olivier Andrault, chargé de mission de l'UFC : vers 8h00, 13h00 et 20h30. Pour le président de l'association, Alain Bazot, l'engagement pris par les publicitaires n'est qu'"une mauvaise farce" et "il serait temps que les pouvoirs publics arrêtent de feindre de croire aux comportements vertueux des professionnels". Pour parvenir à cela, l'UFC réclame donc l'interdiction de la publicité pour les produits trop gras, sucrés ou salés "aux heures de grande écoute des enfants". Mais, au regard de la composition des grilles de pub, qui contiennent "80% [de publicités] sur des produits trop sucrés ou trop gras", on peut se demander comment on pourrait y parvenir.
Marie Curci (www.lepetitjournal.com) jeudi 9 décembre 2010



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